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  • : 沖武館 Okibukan
  • : Mensôre Uchinâ-blog. Un petit blog de présentation de l'île berceau du karate et du kobudô. Ici, je parlerais tout autant des arts de combat d'Okinawa, que de la culture trop méconnue de cette partie du Japon.
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3 juillet 2008 4 03 /07 /juillet /2008 10:11
La date de 616 marque un tournant dans l’évolution d’Okinawa. C’est à compter de ce moment qu’Okinawa fut mentionnée dans un recueil Japonais, lorsqu'une trentaine d’habitants des îles du Sud se rendirent à la cour de Shôtoku Taishi, empereur du Pays du soleil levant.
En fait, on ne connaît pas la véritable provenance de ces « habitants des îles du Sud », venaient-ils des îles septentrionales de Ryûkyû ou de plus loin.
N’oublions pas que ces récits sont le fruit « d’historiens » rattachés à une cour qui voulait « émettre des preuves » visant à  lier TOUT le royaume de Ryûkyû au Japon.
En l’absence de preuves historiques et archéologiques dûment recoupées, il est très difficile de faire la part des choses et chaque information doit être prise avec précaution.

En 698, l’empereur du Japon fit envoyé une troupe armée dans les îles du Sud. Des émissaires îliens revinrent à la cour japonaise et se virent octroyer des présents. Ces cadeaux était d’une telle manufacture que ces îliens ne purent que reconnaître la supériorité japonaise. Les outils agraires et les armes de fer firent ainsi leur apparition.

Pourtant, les relations formelles et attestées entre Okinawa et le Japon ne remonte qu’à 753, mais elles ne furent que de courte durée, puisque qu’un décret de 894 suspens ces relations car trop risquées et trop coûteuses pour un Japon qui connaissait une période de troubles politiques.

Peu à peu, vers la fin du 10ème siècle, les communautés rurales commencèrent à se groupées et à se rassemblées autours de chefs protecteurs, pour se prémunir d’attaques extérieures.
Ces chefs militaires se mirent à bâtir de petites fortifications nommées « gusuku » ou « gushiku ». Plus que des places fortes militaires, ces « lieux de pierres » 石場所, seravient aussi de place religieuse et d’abri pour les récoltes.
C’est grâce à l’apparition des gusuku et aux possibilités de stockage que la culture du riz prit son essor, la démographie suivit.
C’est aussi de cette époque que date la fabrication des outils de métal, précédement, ceux-ci étaient importés.

Le livre qui relate « l’histoire de Ryûkyû », le « Chûzan seikan », litt. « Mirroir de Chûzan » fait remonter la royauté de Ryûkyû à cette époque.
Ce livre, écrit par Shô Shôken, sessei (haut-conseiller) du roi de Ryûkyû, bien après les faits relatés (entre 1666 et 1673) tentent de lier la royauté de Ryûkyû à l’aristocratie japonaise.
Il fait s’échouer sur les rives d’Okinawa, Tametomo, seigneur japonais rebelle.

…Là, le seigneur du château d’Ôzato le prit sous sa protection. Du mariage avec une de ses filles, serait né, en 1166, Sonton, aussi appelé Shunten,, futur roi de Chûzan et fondateur d’une nouvelle dynastie. Après la naissance de son fils, Tametomo, aurait décidé de conduire une nouvelle attaque contre le clan des Taïra. Défait, il aurait effectué le seppuku avec ses hommes. Pendant ce temps, sa femme et son fils vivaient à Urasoe, dans un endroit qui porte encore le nom de "Machi-minato", le port de l’attente.

Cette arrivée de guerriers japonais est importante pour le développement des îles. Non seulement ils apportaient de nouvelles connaissances militaires, mais tous les domaines de la vie étaient concernés (arts, architecture, construction navale…) et nombreux furent ceux qui s’allièrent aux chefs de tribus locales.

Sonton était un garçon énergique et il gagna rapidement la confiance de la population. A 15 ans une approbation générale lui confia la charge de seigneur du château d’Urasoe et vers 22 ans, il conduisit une révolte populaire , à la suite de quoi on lui proposa de devenir roi, il accepta et prit le nom de Shunten. Sa lignée dura trois générations.

Vers 1238, son fils Shunba Junki prit sa succession pour 11 ans, après avoir rénové le vieux Gusuku de Shuri, il en fit sa résidence. Il introduisit aussi le nouveau système phonétique japonais des hiragana remplaçant ainsi le vieux système de l’écriture chinoise apporté par les lettrés japonais au 7° siècle. Durant la cinquième année de son règne, une jonque chinoise fit naufrage sur le récif corallien entourant Okinawa. Un ecclésiastique chinois présent à bord de l’embarcation fit une peinture sommaire de cet événement. L’observation de ce dessin nous révèle que les Okinawaïens de cette époque utilisaient des sabani (embarcations semblables à des sampans) comme canots de guerre. Chacun était orné d'un bouclier carré à l’étrave protégeant un archer et était manœuvré par des pagayeurs utilisant des rames semblables aux eku qui servent encore dans les danses et dans le kobudô moderne. Derrière les archers, des personnages portent des armes de métal dans la main droite. Ce tableau apporte des preuves quant à l'évolution et l'organisation des arts militaires de cette époque. Mais il est aussi important de noter que, sans doute à cause de leur départ précipité et leur relative confiance concernant l’équipage de la jonque, les membres des canots ne portent aucune armure.

L'année 1248, vit l'accession au trône de Gihon, âgé de 44 ans, fils aîné de Shunba Junki. Les nombreuses calamités survenues au cours de son règne entraînèrent son abdication en faveur du régent Eiso. Ce nouveau seigneur, qui se disait être un descendant direct de la dynastie Tenson, assura la régence du royaume de 1255 à 1260, puis de 1260 à 1299, il gouverna en tant que roi. Eiso fit rénover le château de Urasoe et étendit la souveraineté d’Okinawa en recevant le tribut des îles de Kerama, Kume et Iheya, ainsi que de Amami dans le Nord de Ryûkyû. Dans sa province, il établit un système de taxation en grains, vêtements et armes. Il réorganisa aussi le système de distribution des terres et fit construire de nombreux d’entrepôts de grains et d’armes. En 1267, il fit bâtir un bureau administratif dans le village portuaire de Tomari destiné à la gestion des nouveaux fiefs.

En 1272, Kubilaï Khan (petit-fils de Gengis Khan) envoya un message au roi Eiso, lui ordonnant de se soumettre et de lui envoyer des hommes et des armes pour son projet d’invasion du Japon en passant par la Corée (ce qui indique que les arts guerriers étaient déjà bien développés à Okinawa à cette époque). Eiso refusa mais quatre ans plus tard les Mongols envoyèrent de nouveaux émissaires. Une fois encore leur demande resta sans réponse. En représailles les soldats du Khan assaillirent l’île. Les agresseurs furent repoussés mais firent 130 prisonniers.
L’arrivée au pouvoir de Eiso permet  de concilier les systèmes de généalogies chinoise et japonaise. Gihon abdiqua suite à des catastrophes naturelles comme le veut la tradition de l’Empire du Milieu pour un descendant de la famille royale d’origine, ce qui est en accord avec le principe nippon. Eiso régna jusqu’en 1299, à la tête du royaume suivirent son fils Taisei, son petit-fils Eiji en 1309, son arrière petit-fils Tamagusuku en 1314.

C’est période est connue sous le nom de « sanzan-jidai ».

© Lionel Lebigot 2008
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30 juin 2008 1 30 /06 /juin /2008 13:46
  Vers 2000 av. JC, Ryûkyû entra dans une nouvelle ère de civilisation que l’on nomme l’époque des amas de coquillages, "kaizuka jidai". Plus de 450 de ces amas de cette époque, que l’on peut diviser en trois, ont été découverts à Okinawa et dans les îles alentour :
    - la première s’étalant de 2000 à 500 av. JC,
    - la seconde s’étalant de 500 à 100 av. JC,
    - la troisième s’étalant de 100 av. à 616 ap. JC.

    On pense que le développement de la culture d’Okinawa durant la première période fut influencé par des éléments venus du Nord par la mer. On a trouvé des restes de poteries ayant été fabriqué sur place par des populations venues du Nord des Ryû-kyû. Dès cette époque, l’influence de la culture plus avancée de Kyûshû commence à se faire sentir comme en témoignent des tessons de poteries du style Ichiki (importés de Kyûshû) déterrés d’un de ces amas à Urasoe.
    Ces populations utilisaient des objets de pierre polie, des arcs et flèches, des harpons... Ils vivaient de la chasse de sangliers sauvages, mais aussi de la pêche et du ramassage des coquillages.
    La découverte de pendentifs et de plaques de style chinois à Attabaru (1400 av. JC), Yaejima (710 av. JC), Kadena et Sachihija démontre de façon évidente l’existence de liens entre Okinawa et la Chine. L’arrivée de ces objets à Okinawa a dû être le résultat d’un commerce d’île en île plus que le résultat de liens directs.
    Les restes d’amas datant de la seconde période ne sont pas autant fournis en ossements et en coquillages, ce qui indique que les habitants de cette période se sont éloignés du rivage pour une raison inconnue. L’entrée dans les terres a conduit à une alimentation plus végétale.
    C’est au cours de cette seconde période (219 av. JC) que le premier empereur chinois de la dynastie Qín, Huángdì envoya des missions à la recherche de l’île des joyeux immortels. Cette île, en plus de receler le secret de l’immortalité, aurait aussi donné refuge à des hommes capables de transformer n’importe quel métal en or.
    Des fouilles effectuées sur un site funéraire à Tanegashima dans le Nord de Ryûkyû semblent indiquer que des Chinois de la période des Royaumes Combattants se sont installés sur l’archipel.
    Il n’existe pas de preuve de colonisation chinoise mais des restes d’objets fabriqués en Chine furent retrouvés dans le centre de Ryûkyû, ce qui indique que des contacts, même sporadiques existaient entre les deux contrées. D’un amas à Gusukudake au sud de Naha on a extrait des pièces de monnaie du Nord de la Chine datées de 300 av. JC et produites dans le royaume de Yen.
    Au début de la dernière période des amas de coquillages, l’archipel est complètement coupé du reste du monde. Les habitants de cette époque se sont établis près du rivage vivant toujours comme à l’époque du néolithique et utilisant des outils et des armes de l’âge de pierre. Cette époque est marquée par l’arrivée d’une nouvelle vague d’immigrants puisqu’on a retrouvé des fragments de poteries japonaises de l’époque Yayoi (300 av. - 300 ap. JC), en revanche, on a pas retrouvé d’objets en métal, tant pour un usage militaire que pour la culture, datant de cette époque. Ce qui indique clairement que la culture du riz n’existait pas à Okinawa.
    En 608, une expédition chinoise en quête des "joyeux immortels" vivant sur une île remplie d’or et d’argent arriva jusqu’aux côtes de Yakushima dans le Nord de Ryûkyû. Ne trouvant trace ni d’immortels ni d’or ou d’argent, le commandant de l’expédition ordonna aux habitants de se soumettre, ceux-ci refusèrent. Une bataille s’ensuivit à la suite de laquelle des îliens furent capturés et ramenés en Chine ainsi que leurs armes.

    D’après plusieurs chercheurs, les premiers villages (makyo) étaient composés de communautés consanguines, avant que des besoins sécuritaires ne poussent leurs habitants à se constituer en villages plus grands (mura).

                                                                                                            
       
©
Lionel Lebigot 2008

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25 juin 2008 3 25 /06 /juin /2008 17:53

Il existe plusieurs hypothèses concernant le peuplement des îles de l’archipel des Ryûkyû. Cependant, il faut prendre en compte les difficiles conditions maritimes qui entourent ces îles et il faut faire une nette séparation entre les parties septentrionale et centrale d’une part et méridionale de l’autre.

La partie septentrionale de l'archipel est constitué des îles de Amami, Tokara et Osumi, la partie centrale comprend les îles d'Okinawa et ses îles satellites de Kume et Kudaka, la partie méridionale est formée de l'archipel de Yaeyama et Sakishima. Ces deux blocs sont séparés par une importante étendue de mer, ce qui explique la différence de développement de ceux-ci.

La première hypothèse concerne le bloc Nord, formé de petits îlots facilement atteignables par voie maritime depuis les îles japonaises, il n’en va pas de même pour le bloc Sud.

Dans ce deuxième cas, il est plus probable que c’est à partir de l’île proche de Taiwan que vient ce peuplement.

La troisième concerne des errants venus de Mongolie ou de Mandchourie, qui passant par la Corée auraient atteint les côtes de Kyûshû. De là, certains auraient continués vers le nord et les îles japonaises, et d’autres vers Ryûkyû.

Il est donc probable que le peuplement de Ryukyu se serait fait par  trois routes distinctes : le Japon au nord, Taiwan au sud et le Nord de la Chine.

La trace la plus ancienne connue de la présence humaine à Okinawa, remonte à plus de 30000 ans.On pense que ces habitants seraient venus du Nord à une époque où le niveau de la mer permettait un passage à gué.

Des restes d'hominidés découverts au sud de Naha, au village de Yamashita ont donné son nom à cet hominien : "Yamashita-dôkutsujin"山下洞窟人, l'Homme des cavernes de Yamashita. D'autres ossements, plus récents ceux-là, furent datés de -17000 ans, près du village de Minatogawa港川洞窟人. Ces Hommes de Minatogawa, se rapprochent du type protomongoloîde, types Hommes de Liujiang 柳江人, Chine du Sud et/ou Hommes de Wajak ワジャク人 (Indonésie). Les études sur la dentition de ces Hommes les rattachent incontestablement du type "asiatiques anciens" comme bon nombre de populations du Sud-Est asiatique, mais aussi des Aînu, un des premiers peuples japonais d'origine.

Tous ces ossements portent la trace d'une vie nomade, bien que ,dans le dernier cas, on ait trouvé des ossements de chiens et de porcs, ce qui laisse penser à une société mi-nomade et mi-sédentaire.

Des fouilles effectuées dans les îles du Sud de l'archipel montrent des traces de culture chinoise.

 

Des ossements découverts près de Naha, indiqueraint que ces hommes viendraient des ïles japonaises, puisque près d'eux, on a découverts des restes de poteries aux motifs semblables à ceux de l'époque Jômon du Japon. Mais cette version n'est pas confirmée.

                                                               

                                                                                                     © Lionel Lebigot 2008


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