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  • : 沖武館 Okibukan
  • : Mensôre Uchinâ-blog. Un petit blog de présentation de l'île berceau du karate et du kobudô. Ici, je parlerais tout autant des arts de combat d'Okinawa, que de la culture trop méconnue de cette partie du Japon.
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27 septembre 2009 7 27 /09 /septembre /2009 08:47

« Bankokushinryô no kane, 万国津梁の 鐘 », cloche qui unit les ports de 10000 nations est un des témoignages historiques les plus connu du Royaume de Ryûkyû.
Ce nom témoigne de l’importance du commerce outre-mer, avec des pays comme la Chine, le Japon, la Corée et de nombreux pays du Sud-Est asiatique, et de l’enrichissement que celui-ci apporta à Ryûkyû.
Cependant, ce nom, pour célèbre qu’il est, n’en est pas le nom véritable et officiel, qui est : 旧首里城正殿鐘  « Kyû Shuri-jô Seiden Kane, Première Cloche du Seiden de Shuri-jô »
Cette cloche, d’1m54 pour 93 cm de diamètre et 721 kg, fut fondue en 1458, durant le règne de Shô Taikyû/Shàng  Bāzhì et suspendue à Seiden, palais principal de Shuri-jô.






L’inscription sur la cloche dit : « Le royaume de Ryûkû, magnifique lieu des mers du Sud aux liens étroits avec les trois grands pays alentours : Chine, Japon, Corée. Ryûkyû relie aussi les pays de la région et profite de tous leurs bienfaits, en retour, les peuple de Ryûkyû adopte les vertues chinoise et japonaise. » (Texte adapté par l’auteur.)













Bankokushinryô no kane fut passablement endommagée lors des bombardements de 1945, mais ses restes permirent d’en faire une copie fidèle qui fut accrochée sur le site de Shuri-jô (lui-même, une réplique). Cependant, les bombardements la déplacèrent et le lieu originel de sa localisation n’est pas connu. La réplique actuelle est suspendue dans Tomoya, un bâtiment reconstruit à l’identique d’après des plans et cartes historiques, situé dans Shicha nu una, la basse-cour de Shuri-jô.

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24 septembre 2009 4 24 /09 /septembre /2009 11:04
Shô Taikyû 尚 泰 久 (1415-1460, r.1454-1460) fut le 5ème roi de la première dynastie Shô et le septième fils du roi Shô Hashi.
Avant son accession au trône d’Okinawa, le futur Shô Taikyû fut nommé « Prince de Goemon » (actuellement, Goemon, au nord de Naha, est une partie de la ville d’Okinawa-shi), à ce titre, il lui fut attribué le fief de Goemon.
Shô Taikyû n’est pas un descendant direct de son prédécésseur, le roi Shô Kinpuku. Son intronisation fut le résultat de la querelle qui survint au décès de Shô Kinpuku, en 1453. Les deux fils de Shô Kinpuku, Shiro, 志 魯 et son cadet Furi, 布 里 , entrèrent dans un conflit durant lequel un incendie détruisit Shuri-jô, château royal d’Okinawa.
Cette guerre de succession se termina par le décès des deux frères. La succession ne pouvant plus être directe, il fallut choisir parmi les proches. De par sa filiation avec Shô Hashi, Shô Kinpuku accéda au trône.

Monarque érudit et pétri de philosophie bouddhiste, Shô Taikyû avait étudié avec le moine japonais zen Kaiin , il fit construire de nombreux temples dont le Kôjen-ji, Fumon-ji, Manju-ji et le Tenryû-ji. Tout comme ses prédécesseurs et sucesseurs, Shô taikyû portait beaucoup d’importance au commerce et dans ce but, il fit fondre et suspendre « bankoku-shinryô no kane 万 国 津 梁 の 鐘 » (Cloche qui relie les Ports de 10000 pays.)

En fait, le règne de Shô Taikyû fut si prospère que de nombreux registres faisaient part d’un ventes rapportant plus de 100% de bénéfices aux marins/commerçants, bien sûr, une partie de ces bénéfices allaient dans les caisses royales.

Cette prospérité engendra un des plus fameux épisodes des intrigues de cours du royaume de Ryûkyû. La lutte entre les seigneurs Amawari, seigneur du château de Katsuren et Gosamaru, seigneur du château de Nakagusuku.
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31 mai 2009 7 31 /05 /mai /2009 16:24
Shô Hashi/Shàng  Bāzhì/尚 巴 志  (1371-1439 , r. 1422-1439) fut le premier roi de Ryûkyû, unifiant les trois provinces de l’archipel et de ses îles dépendantes.

Hashi, était l’aji (seigneur) du fief de Soshiki dans la province de Nanzan. Dans ces propres terres, il était considéré come un bon dirigeant. Jouissant d’une bonne réputation, c’est sans difficultés qu’il souleva une armée pour conquérir le proche château d’Asato, en 1402. cette conquète marqua le début d’une plus grande expension, puisqu’en 1407, il vainquit Bunei, roi de la province de Chûzan. Ne pouvant régner sur deux domaines aussi distants, il plaça son père, Shishô/Sīshào/思 紹  sur le trône de Chûzan. Cependant, ce fut bien Hashi qui tenait les rênes du pouvoir sur la Province du Centre, organisant les missions tributaires avec la Chine.

Toujours dans le but de se rapprocher de la Chine, il réorganisa l’administration, tant de Chûzan, que de son fief, incitant toute la population à adopter les coutumes de l’Empire du Milieu. Ces réformes n’avaient que d’autre but que de montrer aux Chinois qu’ils pouvaient être aussi civilisés qu’eux.

Les vues expansionnistes de Hashi le conduisirent à envisager le puissant gusuku de Nakijin. Bien que ce gusuku qui commandait la province de Hokuzan ne constituait pas une menace, ni commerciale, ni militaire ou politique, Hashi désirait s’en emparer. Après des tractations et autres manœuvres, trois aji de Hokuzan rejognèrent le camp de Hashi. Combinant les forces de ses nouveaux alliés avec celle de son père, une série de rapides attaques de guérilla lui permirent de soumettre le gusuku de Nakijin (1416) qui, malgré tout, opposa une vaillante résistance.
Reconnaissant sa défaite, Hananchi/攀 安 知 , roi de Hokuzan et ses suivants préférèrent se suicider.
Hashi installa son jeune frère sur le trône de Hokuzan, en 1422.

Le père de Hashi décéda en 1421, Hashi, voulant marquer son allégeance à la Chine, fit dépécher une mission diplomatique. Un an plus tard, il reçut de l’empereur chinois l’investiture officielle sur le royaume de Chûzan. Les émissaires qui revinrent de Chine apportaient plus qu’une simple reconnanissance, puisqu’ils présentèrent une « robe-dragon » (l’empereur cde Chine étant connu comme « fils du Dragon », ceci rapprochait Hashi de l’empereur chinois), une tablette calligrphiée « Chûzan », mais surtout la reconnaissance dynastique sous le nom de Shàng/Shô/尚 .
Shô Hashi qui avait commencé à faire rénover le gusuku de Shuri exposa cette tablette « Chûzan » devant Shuri-gusuku.

(Pour plus de commodité, j’utiliserais le nom de « Shô », bien que celui de « Shàng » semblerait plus approprié historiquement.)

En 1429, Shô Hashi s’empara du château de Ôsato, capitale de la province de Nanzan au mains de l’aji Tarumai.
De fait, Shô Hashi unifiait Okinawa sous son seul pouvoir et devenait roi d’Okinawa.

Shô Hashi mourut en 1439, à 68 ans. Son œuvre principale, l’unification de Ryûkyû et le développement des relations commerciales avec les régions alentour, permirent à son royaume un très grand développement.
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28 mai 2009 4 28 /05 /mai /2009 17:27
Bunei fut le dernier roi de la province de Chûzan, avant qu’il ne soit renversé par l’anji Ashi de la province de Nanzan en 1406 et unificateur de l’archipel de Ryûkyû en 1422.

Bunei hérita du trône à la mort de son père, Satto. Son règne fut dans la continuité de celui de son père. Mais c’est surtout grâce à lui que Chûzan devint un partenaire privilégié avec la Chine. Ce faisant, il attirait les convoitises de ses voisins.
Il continua à encourager  les relations commerciales avec la Chine, allant même jusqu’à faire construire un comptoir destiné aux commerçants des divers pays. C’est durant son règne que Naha, simple village de pêcheur, devint un véritable centre de commerce. Preuve de son « génie commercial », dès 1403, il fit tenir un registre de tous les échanges avec les contrées voisines, le Rekidai Hôan  歴 代 宝 案.
Bien qu’en ce début de 15ème siècle, les trois royaumes d’Okinawa développèrent tous des relations avec les contrées voisines, seul Chûzan établit des liens forts avec le Japon des Ashikaga.
En 1397, Bunei fit envoyé une mission en Corée, en retour, la province reçut de fortes influences bouddhistes.
Les liens furent renforcés entre son royaume et celui du Siam, en 1409, mais aussi avec Java et Sumatra.
De nombreux chercheurs estiment que le règne de Bunei vit l’arrivée du Shintô à Okinawa, mais cette religion n’eut jamais un grand impact.

Sous le règne de Bunei, Naha devint donc la plus industrieuse cité d’Okinawa, grâce, notamment à ses relations avec la Chine. Cette prospérité attisa les convoitises et en 1402, Hashi, Aji de la province de Nanzan, conquit le château de Azato, proche du palais royal de Bun’ei à Urasoe. La situation perdura pendant 4 ans jusqu’à ce que Hashi, fournit en armes de guerre par le Japon, finisse par renversé Bunei, en 1406. On ne sait pas ce qu’il advint de Bun’ei, fut-il tué par les assaillants, réussit-il a s’échapper ?
Toujours est-il que Hashi mit son père sur le trône de Chûzan.
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8 mai 2009 5 08 /05 /mai /2009 12:55
Un des points important dans la vie d’Okinawa fut l’unification de l’île et de ses îles dépendantes. Des trois royaumes d’Okinawa, le plus important, en terme économique et de par ses relations commerciales avec la Chine, était sans conteste Chûzan. Ce pendant et contrairement à ce que l’on pourrait attendre, ce n’est pas Chûzan qui prit l’ascendant sur les deux autres royaumes.
De par sa situation géographique, le district de Sashiki établit des relations avec le Japon. Hashi, le seigneur de Sashiki-gusuku (château de Sashiki) était vassal du roi de Nanzan.
C’est grâce aux relations établies avec le Japon que hashi prit de l’importance. A l’inverse des autres royaumes qui voyaient dans leurs relations commerciales avec la Chine, un moyen d’enrichir leur royaume, Hashi fit importer des armes par le truchement des japonais.
En 1402 il attaqua et vainquit sans trop de difficultés son puissant voisin, le seigneur de Yaesu. En 1407, il déposa le roi de Chûzan, Bunei, lors d’un coup d’état et pour ne pas heurter les traditions de succession des Chinois, il installa son père, Shiso, sur le trône qui tomba malade et mourut en 1421. Il lui succéda, fondant la première dynastie Shô. Hashi s’empara du vieux château de Shuri, puis soumit le roi Haniji et le peuple de Hokuzan en prenant le château de Nakijin en 1416. En 1422, Hashi désigna son frère pour assurer la sécurité dans la province de Hokuzan et assurer sa suprématie dans cette province.
Après plus de cent ans d’une sanglante guerre civile, il réunifia l’île d’Okinawa en soumettant la province de Nanzan en 1429. Les anciennes divisions de l’île, Nanzan, Chûzan et Hokuzan étaient toujours présentes, mais elles prirent une autre dénomination, respectivement Shimajiri, Nakagami, et Kunigami. Bien qu’il y ait encore des troubles sporadiques dans les îles voisines, l’île entrait dans une époque relativement paisible qui allait favoriser le commerce international, la diplomatie et la religion.


© Lionel Lebigot 2008
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25 avril 2009 6 25 /04 /avril /2009 10:25
Kumemura (Kuninda en Okinawaïen) était situé au centre de la petite île d'Ukishima, non loin d'Urasoe, capitale du royaume de Chûzan du roi Satto.

C’est là que fut établie une communauté chinoise en 1393, après que des relations tributaires et commerciales furent établies par le Roi Satto de Chûzan avec l’empereur chinois. Ces, légendairement, 36 familles, étaient composées de savants, bureaucrates, diplomates et artisans devaient apportés de multiples connaissances au royaume de Chûzan, puis de Ryûkyû.

Les chinois qui s’installèrent à Kumemura étaient exonérés des taxes foncières dont étaient affublés les autres habitants de Chûzan. Ces exonérations avaient pour but de faire venir des émigrants, qui chez eux en Chine, ne bénéficiaient que de peu d’un pauvre statut, mais qui à Okinawa étaient très bien vus.
En effet, ces Chinois étaient, pour la plupart lettrés : astronomes, géomanciens, constructeurs navals, imprimeurs et étaient donc d’une très grande valeur.

Cependant, à l’intérieur de cette enceinte, érigée quelques années après l’implantation des premiers migrants, on pouvait trouver des coréens qui amenèrent leurs connaissances, notamment dans le domaine de la poterie et de leur laquage.
Encore de nos jours, le souvenir de cette communauté reste fort. Le tracé de l’artère principale qui courait au centre de la communauté  est toujours une rue importante du quartier de Kume.

Les enfants nés à Kumemura commençaient leurs études vers l’âge de 5 ans et à l’âge de 15 ans, ils étaient conduits au palais de Shuri pour une audience. Nombre d’enfants de Kumemura passaient leur temps entre Okinawa et la province du Fujian, en tant que membre des missions tributaires, mais aussi comme étudiants.
Ces études conduisaient à des postes de hautes fonction dans le gouvernement de Ruûkyû.
Il faut noter une chose assez étonnante : si l’influence de cette communauté chinoise eut des effets notables sur la noblesse de Shuri, il n’en fut pas de même pour le reste de l’archipel. En effet, si tous les hauts dirigeants venaient de Kumemura et de Shuri et étaient donc imprégnés de culture confucianiste, le reste du royaume restait sous des rites autochtones et shamaniques.
En 1671, l’empereur Kangxi fit bâtir un temple confucéen dans la communauté de  Kumemura et Shô Shôken, sessei (« premier ministre ») très important pour l’histoire de Ryûkyû, encouragea fortement l’implantation de cette doctrine. Dans ce but, il minimisa le rôle des Noro, prêtresses de la religion animiste et originelle des Ryûkyû, au sein de l’aristocratie .
Contrairement à ce que l’on pourrait croire, la conquête de Ryûkyû en 1609 par les troupes de Satsuma ne marqua pas la fin de l’influence de la communauté de Kumemura.
En effet, pour profiter de la lucrative relation avec la Chine, les nouveaux dirigeants se devaient d’utiliser les services des habitants de Satsuma, mais, pour cela, les Chinois devaient tout ignorer de la présence japonaise. Ainsi, il fut interdit, sous peine de graves sanctions, aux nobles de Ryûkyû de parler de la présence japonaise , il en allait de même pour les marchands se rendant en Chine. En ce qui concerne, les gens du peuple, ces derniers ne côtoyaient pas les dignitaires chinois et ne parlaient pas la langue.


De nos jours, Ukishima, est reliée au reste d’Okinawa, mais il reste encore des traces de cette époque. A l’endroit de la digue qui reliait l’une à l’autre, Chôkôtei et le pont construit sur celle-ci,  Machikane-bashi, renommé Mi’ei-bashi, il y a aujourd’hui, l’entrée de la station Mi’ei-bashi, du nouveau monorail de Naha.

© Lionel Lebigot 2009
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18 avril 2009 6 18 /04 /avril /2009 11:33
Satto (vers 1320-1395)

Il existe une légende concernant le roi Satto.
Dans le village de Urasoe, vivait un pauvre fermier du nom de Ukumauhuya. Un jour que celui revenait des champs après sa journée de labeur, il s’arrêta près de la fontaine de Mori-no-kawa pour se désaltérer et se laver les mains. Dans la source, il aperçut la plus belle jeune fille qu’il n’avait jamais vu qui prenait un bain.
Ukuma, apercevant la robe de la jeune fille, posée sur un buisson, décida de la cacher et revint vers elle. En fait, la jeune fille était une créature céleste.
Sentant la présence de Ukuma, la jeune fille voulut remettre sa robe, mais ne la trouvant pas, elle se mit à pleurer. D’une voix douce, Ukuma réussit à calmer la jeune fille et la ramena chez lui.
Peu de temps après, ils se mirent en ménage et une fille et un garçon nommé Janamoi naquirent de cette union. Au cours d’un jeu, la sœur de Janamoi, lui chanta une chanson au sujet de la robe céleste. Sa mère l’entendant put retrouver sa robe, dit au-revoir à son mari et ses enfants et regagna les cieux.

Janamoi grandit et devint le roi Satto.
Cette légende est destinée à conférer un statut d’essence divine à Satto et à sa lignée.

Satto fut un des rois de Chûzan. Son règne vit l’expansion et le développement des relations commerciales vers les autres pays du Sud-Est asiatique. Mais de ces relations, la plus marquante fut sans nul doute la relation tributaire avec la Chine qui perdura plus de 500 ans.
C’est à la mort du roi Sei’i en 1354/55, seigneur du château d’Urasoe et capitale de Chûzan, que Satto prit le pouvoir.

Des envoyés chinois arrivèrent à Chûzan en 1372 demandant la reconnaissance de la suprématie de la culture chinoise et exigeant l’envoi de représentants de Chûzan à la capitale de Nánjīng. Comprenant aussitôt l’avantage qu’il pourrait retirer de cette reconnaissance, Satto accepta. Ainsi, il permettait à son royaume de commercer avec la plus puissante nation de la région. Dès 1374, il dépêcha son jeune frère Taiki  à Nánjīng, c’est de cette mission que date les relations entre Chûzan et la dynastie des Míng.
C’est devant l’empereur Hóngwǔ que se présenta Taiki, après avoir accepter les cadeaux marquant l’allégeance, l’empereur fit de nombreux présents incluant un sceau royal, symbole formel de la relation.
En retour, l’empereur chinois fit retourner un ambassadeur qui confirma Satto dans ses prérogatives. Ces différentes missions mettaient Chûzan à l’abri d’une éventuelle invasion de la part de la Chine. Il y eut au moins 9 missions tributaires dans les 20 années suivantes, trois d’entre elles furent conduites par Taiki.

Durant le règne de Satto, des relations commerciales furent établies avec le Japon et d’autres pays du Sud Est asiatique comme le royaume de Ayutthaya du Siam.
L’île de Tanega-jima servait de relais pour le commerce en direction de la Chine.
Les petites îles de Yaeyama et Miyako, annéxée par Chûzan, payaient elle aussi leur tribut à l’empire chinois.

C’est aussi sous le règne de Satto qu’une communauté chinoise s’établit à Kume-mura en 1392. ces chinois apportaient la culture chinoise et leurs ressortissants eurent accès aux plus hautes fonctions dans le gouvernement du royaume de Ryûkyû.

Un autre fait important à mettre au crédit de Satto, c’est la création du poste de Ôshô, vice-roi. Bien que la règle de la monarchie directe soit demeurée importante pour plusieurs générations, cette création marqua l’avènement d’une bureaucratie moins autocratique. Plus tard et dans la continuité, le gouvernement du royaume verra la création du Sanshikan, Conseil des Trois.

Satto décéda en 1395.

© Lionel Lebigot 2009
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17 avril 2009 5 17 /04 /avril /2009 15:27
NANZAN 南山

Nom / Kanji    Dates de règne
Ohusato / 承 察 度    1337-1396
Oueishi / 汪英 紫     1388-1402
Ououso / 汪 應  祖    1403-1413
Tahuchi / 達 勃 期    1413-1414
Taromai / 他 魯 每    1415-1429

HOKUZAN 北山

Nom / Kanji    Dates de règne
Haniji / 怕 尼 芝    1322-1395
Min / 珉    1396-1400
Hananchi / 攀 安 知    1401-1416

CHÛZAN 中山

Lignée de Tenson 天孫民

D’après le Chûzan Seikan, écrit dans les années 1650, par Haneji Chôshû, la dynastie Tenson, d’essence divine fut fondée par Amamikyo, dieux de la Terre et du Ciel. Cette dynastie comporterait 25 rois, mais leurs noms sont inconnus.

Lignée de Shunten 舜天民

En 1186, le 25ème roi de la dynastie Tenson fut renversé par Riyû (利勇 ). Shunten prit le pouvoir et établit la dynastie Shunten.

Nom / Kanji    Dates de règne
Shunten / 舜 天    1187-1237
Shunbajunki / 舜 馬 順 熙     1238-1248
Gihon / 義 本    124961259

Lignée de Eiso 英祖民

Nom / Kanji    Dates de règne
Eiso / 英 祖    1260-1299
Taisei / 大 成    1300-1308
Eiji / 英 慈    1309-1313
Tamagusuku / 玉 城    1314-1336
Sei’i / 西 威    1337-1354

Lignée de Satto 察度

Nom / Kanji    Dates de règne
Satto / 察  度    1355-1397
Bunei / 武 寧    1398-1406


PREMIERE DYNASTIE SHÔ/SHÀNG 第一尚王朝

Nom japonais / chinois / Kanji    Dates de règne
Shô Shishô / Shàng Sīshào / 尚 思 紹    1407-1421
Shô Hashi / Shàng  Bāzhì / 尚 巴 志    1422-1439
Shô Chû / Shàng Zhōng /尚 忠    1440-1442
Shô Shitatsu / Shàng Sīdá / 尚 思 達    1443-1449
Shô Kinpuku / Shàng Jīnfú / 尚 金 福    1450-1453
Shô Taikyû / Shàng Tàijiŭ / 尚 泰 久    1454-1460
Shô Toku / Shàng Dé / 尚 德    1461-1469

DEUXIEME DYNASTIE SHÔ/SHÀNG 第二尚王朝

Nom japonais / chinois / Kanji    Dates de règne
Shô En / Shàng Yuán / 尚 円    1470-1476
Shô Sen’i / Shàng Xuānwēi / 尚 宣 威    1477
Shô Shin / Shàng Shēn / 尚 真    1477-1526
Shô Sei / Shàng Qīng / 尚 清    1527-1555
Shô Gen / Shàng Yuán / 尚 元    1556-1572
Shô Ei / Shàng Yŏng / 尚 永    1573-1586
Shô Nei / Shàng Níng / 尚 寧    1587-1620
Shô Hô / Shàng Fēng / 尚 豐    1621-1640
Shô Ken / Shàng Xián / 尚 賢    1641-1647
Shô Shitsu / Shàng Zhí / 尚 質    1648-1668
Shô Tei / Shàng Zhēn / 尚 貞    1669-1709
Shô Eki / Shàng Yì / 尚 益    1710-1712
Shô Kei / Shàng Jìng / 尚 敬    1713-1751
Shô Boku / Shàng Mù / 尚 穆    1752-1795
Shô On / Shàng Wēn / 尚 温    1796-1802
Shô Sei / Shàng Chéng / 尚 成    1803
Shô Kô / Shàng Hào / 尚 灝    1804-1828
Shô Iku / Shàng Yù / 尚 育    1829-1847
Shô Tai / Shàng Tài / 尚 泰    1848-1879

© Lionel Lebigot 2009
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28 mars 2009 6 28 /03 /mars /2009 16:30
Sai On (1682-1761), de son nom japonais Gushichan-bunjaku fut précepteur et conseiller du roi Shô Kei (r. 1713–1751).
Sous son ministère, de grandes et profondes réformes eurent lieu à Ryûkyû et encore aujourd’hui, il garde une forte image.

Sai On naquit dans la communauté chinoise de Kumemura dans une famille de lettrés impliqués dans le gouvernement de l’archipel. Son père effectuait de fréquent voyages en Chine et c’est avec lui, qu’il fit son premier séjour dans la ville chinoise de Guangzhou. Là, il étudia l’économie, la géographie et l’administration , tout en approndissant ses connaissances des classiques chinois.

Après son retour à Okinawa, les dignitaires du gouvernement cherchèrent un précepteur pour le futur roi et choisirent Sai On. Ce choix était en partie dut aux connaissances confucianistes de Sai On, car Okinawa avait subit de nombreuses catastrophes naturelles et les textes confucianistes pouvaient apportés des remèdes.
En 1728, Sai On fut élevé au sein du Sanshikan, le grand Conseil des Trois.
A cause de sa non appartenance à la haute aristocratie, Sai On ne put être nommé au poste de Sessei (équivalent de premier ministre), des aménagements furent entrepris pour qu’il puisse quand même disposé de grands pouvoirs.
Sous sa direction, de grands travaux d’aménagements du territoire furent mis en place : irrigation, plantation, agriculture, contrôle des crues…
D’autres réformes furent antérieures à celles qui virent le jour au Japon : réglementation des flux migratoires de paysans vers les grandes villes, limitations du nombre de menuisiers et de ferroniers.
L’agriculture fut encouragée et la production intensifiée, du fait du réaménagement des campagnes. La production sylvestre d’Okinawa ne se suffisait pas et plusieurs réformes de Sai On permirent de parer à cet état de fait. La conservation des sols et l’irrigation permirent à ce que les arbres résistent mieux aux inondations et autres typhons. Ainsi, certaines pinèdes de l’île d’kinawa sont encore connues sous le nom de  « Sai On matsu » ou « Sai On namiki », « les pins de Sai On »
Les artisans furent centralisés dans les villes de Shuri et Naha.
En quelques années, la production propre du royaume fut plus prospère qu’elle ne le fut jamais.
L’aristocratie aussi bénéficia des réformes de Sai On : les aji se virent attribués des dividendes sous forme de ballots de riz. Ce système visait surtout à les attacher et les rendre dépendants du gouvernement japonais de Ryûkyû. Les aristocrates furent aussi poussés à devenir artisans, mais sans qu’ils perdent de leurs anciens statut et prestige. Pour encore plus encourager les nobles à ces activités artisanales, les taxes furent supprimées dans les grandes villes et des reconnaissances gouvernementales furent mises en place.

Les différents succès de Sai On lui valurent de nombreux ennemis. En 1734, Heshikiya Chôbin et tomoyose Anjô l’accusèrent d’être pro-chinois, mais le complot fut éventé et Heshikiya, ainsi que 14 autres conspirateurs fut exécutés.

Sai On se retira de sa charge ministérielle en 1752, après le décès de Shô Kei, qu’il avait servi toute sa vie. Cependant, son influence perdura jusqu’à sa propre mort, à l’âge de 79, en 1761.

                                                          Stèle érigée pour Sai On au temple Shiseibyô, Naha

© Lionel Lebigot 2009
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23 mars 2009 1 23 /03 /mars /2009 11:52
La classe des pêchin est l’équivalent des samurai de Yamato. En fait, ses termes sont interchangeables.
Cependant, le terme spécifique de pêchin fut plus utilisé avant l’invasion du clan Satsuma.

Cette caste n’était que l’une des nombreuses qui constituait la société très hiérarchisée de Ryûkyû. D’ailleurs, après cette invasion qui vit le lent déclin de cette caste autochtone, le terme « pêchin »  englobait tous les gens d’armes. Dans ces fonctions, les pêchin se voyaient dévolus aux tâches visant au respect des lois.

RÔLE DES PÊCHIN

Avant et après l’invasion des Satsuma, le rôle des pêchin ne fut pas le même.

Jusqu’en 1609, les pêchin avaient pour principale mission la protection du royaume de Ryûkyû . Ce sont eux qui furent envoyés pour annexer les îles au large de l’île principale d’Okinawa, mais le plus souvent, ces annexions étaient faites par le simple bon sens, les dirigeants de ces petites îles voulant bénéficier des bienfaits du commerce outre-mer en partenariat avec la Chine.
De plus, la relative interdiction des armes ne fit jamais de cette caste une force armée importante, mais il arriva que les pêchin soient amener à mater des rebellions.

Après 1609, l’arrivée des troupes de Yamato, beaucoup équipées et entraînées militairement, entraînèrent le déclin de la caste et de nombreuses familles nobles durent des recycler dans des travaux moins nobles comme l’agriculture ou même le commerce. L’arrivée des troupes japonaises fut un coup dur pour l’aristocratie okinawaïenne. Avant cela, les nobles jouissaient d’une vie relativement agréable, malgré les pauvres ressources de l’île. Le système de gouvernement favorisait cette caste et rendait la vie très pénible aux paysans qui devaient travailler dur pour bien peu de bénéfices.

LE DESARMEMENT DES PÊCHIN

On voit souvent écrit que les armes furent complètement interdites à Okinawa. La réalité n’est pas aussi simple. Certes, la possession des armes fut restreinte, mais elle ne fut jamais totale.
Cette première restriction survint lors du règne de Shô Shin, père de Shô Hashi et mis en place par ce dernier. Par peur des révoltes, plus que par désir de paix, un édit ordonna la collecte et la mise sous scellés des armes des seigneurs les plus aptes à fomenter une rebbellion., n’oublions pas que cette ordonnance eut lieue après l’unification de l’île.
Les gens d’armes et notamment ceux chargé du maintien de l’ordre avait l’obligation de détenir des armes supérieures à celles des contrevenants. Cependant, la pratique des armes n’était pas très poussée, puisque les troupes japonaises ne mirent pas longtemps à investir le siège du pouvoir de Ryûkyû en 1609.

Même après l’invasion japonaise, les armes ne furent pas interdites. Par contre, il était fait interdiction d’acheter et de posséder des armes (sabres ou armes à feu) qui n’étaient pas dans la famille depuis longtemps. Les recherches de Oshiro Toshihiro le font affirmer  que des sabres ne pouvaient être entretenus et polis que dans la province de Satsuma, Japon, et ce dès 1613.

Les classes de pêchin :

Pekumi 親雲上 : Pêchin de haute naissance ;
Satunushi Pêchin里之子親雲上 : Pêchin de la basse aristocratie.
Chikudun Pêchin 筑登之親雲上 : Pêchin issu de la noblesse déchue ou du peuple.

C’est de cette classe sociale que les arts de combat d’Okinawa sont issus.

© Lionel Lebigot 2009
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