En abolissant les provinces féodales (han) et créant les préfectures, le gouvernement visait l’éducation des Okinawaïens, tout en les faisant sortir de la pensée féodale.
Le premier préfet d’Okinawa, Nabeshima Naoyoshi croyait fermement qu’il était urgent pour les Okinawaïens d’intégrer la langue japonaise, ainsi que le mode de vie japonais. Pour ce faire, il créa un nouveau programme éducatif et ouvrit une école des instituteurs à Naha en 1880. Il changea aussi le système scolaire des districts et villages en, respectivement, cours moyens et élémentaires. Les premiers cours élémentaires dispensaient trois années d’éducation à des groupes de 7 à 20 personnes de différents âges (certains de ces élèves étaient déjà mariés.) Les élèves portaient le chignon et des kimonos traditionnels japonais. Le cursus visait à ce que les élèves deviennent de parfaits citoyens japonais, parlant japonais et loyaux à l’empereur.
Suivant une vieille coutume, les hommes portaient un chignon, appelé « katakashira » et les femmes tatouaient le dos de leurs mains « hajichi ». Après la guerre Sino-japonaise, ces vielles coutumes furent dénigrées et bannies. Cependant, les tatouages continuèrent, étant considérés comme une cérémonie importante pour l’entrée dans l’âge adulte et un symbole de chasteté. Ainsi, un décret fut institué en 1899, interdisant le tatouage et deux femmes, nouvellement tatouées furent arrêtées. Peu à peu, cette coutume fut abandonnée. Le chignon masculin, était une coiffure portée par toutes les couches de la société durant la période royale. La coupe « cheveux courts » arriva à Okinawa dans les années 1888 et les premiers à la porter furent les fonctionnaires (dont beaucoup venaient du Japon), les instituteurs et les étudiants. Cependant, les fonctionnaires eurent beaucoup de difficultés à la faire adopter par l’opinion publique et durent recourir à des représailles envers les récalcitrants, annulations de mariages, expulsion d’école… c’est dans la classe des guerriers de Naha et Shuri que l’opposition la plus forte eut lieu. Avec la victoire dans la guerre Sino-japonaise, ce chignon disparu complètement.
Parmi les autres traditions abolies, notons le « mô-ashibi » fêtes de jeunes dans les champs et les « yuta » (sortes de chamans). Et pour simplifier, la plupart des cérémonies, fêtes et festivals. Cette acculturation n’était pas seulement faite pour moderniser Okinawa, mais aussi pour japoniser Okinawa.