黐身/餅身 Muchimi
Un des points important dans les styles de karate issus de la Chine du Sud, c’est le « muchimi ». « Muchimi » est la prononciation okinawaïenne, en japonais standard, il faudrait dire « mochimi
».
Ce terme signifie littéralement « corps glu ». En fait, la « glu » peut s’exprimer par deux kanji.
Un ancien, qui se lit aussi « chi 黐» et que l’on retrouve dans la prononciation cantonaise de « chi sao » mains collantes ou « chi gerk » jambes collantes.
Et un plus récent, qui se lit aussi « hei 餅» en sino-japonais et que l’on retrouve dans la pronociation japonaise de « mochi »,une friandise de pâte de riz souvent échangée au nouvel an. Cette
friandise est assez gluante et le « corps en pâte de riz » est très explicite.
Ces deux caractères se lisent également « mochi » .
Si dans le cas des arts de combat cantonais, on trouve les termes « chi sao » et chi gerk », dans les arts d’Okinawa seul le terme de « muchimi » est présent.
Cette similitude entre les sinogrames cantonnais, restés anciens, et le sinograme okinawaïens renforce encore plus les liens entre les pratiques martiales de la Chine de Sud et Okinawa.
Dans la pratique, ce muchimi, prend la forme d’une adhérence aux techniques de l’opposant, de façon à contrôler, non seulement ses gestes, mais aussi ses déplacements. Contrôler n’est pas
suffisant pour prendre un ascendant, mais quand le contrôle débouche sur une re-direction des gestes et des déplacements, le combat est bien engagé.
Ce contrôle doit amener à une sur-affluence d’informations et suivant l’expression consacrée : « senpuki-waza », littéralement technique du ventilateur, c’est à dire que l’opposant doit se sentir
comme prisonnier des pâles d’un ventilateur.
Cette forme de combat, convient très bien aux styles de corps-à-corps et aux styles de karate issus du Fujian, Chine du Sud, Fuchen-hû tûdi 福建風唐手
Une illustration du muchimi par Taira sensei du gôjû-ryû